vendredi 31 juillet 2015

Lost in translation

Etape 21 : Brighton (GB) – Bournemouth (GB)   150 km ; dénivelé inconnu (perte d’itinéraire)


Kilométrage depuis le départ : 2 982 km

Météo : Beau temps. Vent modéré favorable (ça fait plaisir !).  Température : 23° à Portsmouth


Résumons rapidement : une étape prévue de 160 km vélo, résolue en 150 km vélo plus 60 km de train…

Aujourd’hui je me suis perdu mais pas qu’un peu, noyé dans la campagne anglaise. L’affaire s’annonçait compliquée avec Portsmouth et Southampton sur le chemin (où j’ai failli dormir…) de nombreuses entrées de la mer dans les terres (les « mouth ») et le Solent comme barrière infranchissable entre Portsmouth et Southampton. L’étape était longue et le bed and breakfast réservé à Bournemouth.

J’ai quitté mon hôtel de Brighton moyennement confiant mais sous un temps radieux et pour la première fois depuis cinq jours, le vent dans le dos. J’ai raté la gay pride de Brighton qui avait lieu ce week-end mais comme mon hôtel était très gay-friendly, j’en ai eu un avant goût. Quelle rigolade, il faut dire que les homos ont cette supériorité sur les hétéros qu’ils savent faire la fête comme personne et se lâcher. Bon bref, je suis parti avec le vent qui me caressait les fesses, mais il n’y a que lui qui l’ai fait.

J'ai oublié aussi hier de parler des "Pier", ces jetées perpendiculaires à la plage et qui pour les plus importantes supportent même le poids d'une fête foraine entière sur des planches en bois elle-mêmes fixées sur des pieux. On voit la mer sous ses pieds. C'est le cas de celle de Brighton.




Rencontre aussi avec un bien drôle d’engin à pédale. Il est Français, suivi par sa femme elle aussi à vélo mais sur une bicyclette classique… Ils font 50 km par jour et regagnent Paris !




Au bout de 30 km, j’étais toujours sur la route côtière avec passages cyclables, le fameux panneau bleu. Tout allait bien, je déambulais en longeant la mer et à bonne vitesse grâce au vent arrière, le tout sous un soleil radieux.



Et c’est là que ça a commencé à se gâter. Je perd la trace du panneau bleu dans un village. Je me dis, pas grave, je le retrouverai plus tard. Jamais revu…

J'ai pensé appeler un ami...



Au contraire je suis parti en vrille seul, choisissant les petites routes de la campagne anglaise, les « much safer » et sortant peu à peu de mon road-book. Il me restait, le soleil, les mousses et une carte au millionième pour me repérer, un peu juste. Trois fois je suis retombé sur la route principale, la « quicker », je l’ai pris la première fois et comme j’avais envie de mourir en France, je l’ai abandonné rapidement. Incroyable que des routes à 2 fois 2 voies sans dégagement latéral soient ouvertes aux cyclistes, ceci dit il n’y avait que moi, mais à chaque fois que j’ai demandé si je pouvais la prendre, on m’a dit que oui. Ils voulaient peut-être se débarrasser d’un Français ?

Les « much safer » sont beaucoup mieux, mais on s’y perd vite. Je devais arriver à Portsmouth au kilomètre 75, j’en avais déjà fait plus de 104. C’était mal engagé pour Bournemouth, ma destination finale. 
Je me suis dit, va te faire une petite croisière, ça va te détendre. J’ai pris le ferry de Portsmouth à Gosport, 500 m de traversée… 



J’ai dit que je voulais parler au capitaine, parce que moi c’est le Solent (l’entrée marine qui remonte jusqu’à Southampton) que je voulais traverser, pour passer à l’ouest. Il n’est jamais venu !
Le stewart m’a dit : you want something to drink ?
J’ai dit: c’est quand même dingue ça qu’on puisse pas passer à l’ouest !
Il m’a dit : no, you have to go to Southampton.

Moi qui espérais récupérer les kilomètres que la campagne anglaise m’avait piqué, j’étais marron. Enfin vert, plutôt. J’ai donc longé le Solent et suis remonté sur Southampton en tirant quelques bords visiblement puisqu’à Southampton, j’avais près de 150 bornes au compteur et qu’il m’en restait 60 à faire… A près de six heures du soir, ça commençait à sentir sérieusement le roussi, je ne m'imaginais pas faire 210 kilomètres au total et d’arriver au mieux à 21 heures à Bournemouth.

Ma dernière chance c’était le train pour Bournemouth. Little big horse était d’accord, comme moi il en avait assez vu de la campagne anglaise pour aujourd’hui. J’arrive à la gare, train pour Bournemouth à 17h53. Il est 17h49… Un peu de queue au guichet, juste le temps de le rater, mais heureusement les trains anglais ne sont pas à l’heure.
Je monte vite dans le train, dans un des wagons avec des emplacements pour les vélos. 3 exactement, je suis le 4e… Comme je suis Français, je me dis, on va tasser un peu les vélos et ça ira très bien. Mais le contrôleur qui m'a vu monter m’a dit : « pas possible, descendez du train, faudra prendre le suivant. »
Qu’est-ce que vous vouliez que je fasse ? Je suis redescendu sur le quai et j’ai dit :
« Appelez-moi le capitaine ! »
Mais y’en a pas dans un train…

Heureusement j’ai pu prendre le suivant, une dizaine de minutes plus tard. Et voilà comment j’ai quand même bouclé l’étape, mais pas de la façon que j’avais prévu. Au final 150 km vélo + 60 km train au lieu des 160 km de vélo initialement prévus.

Demain j’espère faire mieux…

Images de Portsmouth pour finir :





Et demain : je franchis la barre des 3 000 km.

Rappel du parcours : tous les parcours dans l’article « Mes parcours » du mois de juin

6 commentaires:

  1. 160 = 210, bien pour prof de maths!

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  2. Faudra peut-être penser à avoir un GPS, un Garmin!
    Les "Augustin" y en a pas partout...

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    1. oui j'ai voulu faire à l'ancienne mais c'est plus compliqué à l'étranger

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  3. Je trouve que tu jardines "recherche de sa route" pas mal depuis le début. Tu sais qu'il existe des applications que l'on peut installer sur un smartphone. Avec ces applications on peut avoir les cartes détaillées et sa position. Le plus simple est d'avoir des cartes plus précises car l'électronique peut tomber en panne !

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    1. tu n'as pas tort. Mes cartes sont trop peu détaillées à l'étranger.

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