Etape 13 : Strasbourg – Saint Avold 128 km ; 970 m de dénivelé
Kilométrage depuis le départ : 1 817 km
Météo : Beau temps. T° entre 25 et 30° - Vent nul
puis modéré défavorable l’après-midi.
Un jour en France, de l’Alsace à la Lorraine. Je
viens de réaliser pourquoi je n’avais plus de problème de langue. Moi qui
commençait à peine à parler l’étranger, et encore pas partout le même étranger !
Ce n’est pas grave, demain j’y retourne pour un deuxième stage d’immersion
linguistique en mouvement.
Aujourd’hui réveil tardif, il faut dire que je
dormais chez l’habitant. L’habitant, en l’occurrence mon ami Augustin, qui
décidément ne néglige pas la qualité de service, m’accompagne sur les 90
premiers kilomètres de l’étape.
Connaissez-vous le GPS Garmin ? Les cyclistes
évidemment. Très efficace, installé sous forme d’un petit boitier sur le
guidon, il permet de rentrer son itinéraire du jour et de se faire guider sur
le parcours. Je n’utilise pas de GPS, je préfère les cartes. Une carte ça vous
parle. Elle vous dit, tiens je t’emmènerais bien par ici, là je te verrais bien
passer par là, une carte c’est une émotion à venir. Et puis on comprend mieux
où on est.
Mais vous ne connaissez pas le GPS Augustin. Aussi
efficace que le Garmin, en plus il vous parle, vous fait bien rigoler, et explique
les centres d’intérêts sur le parcours, enfin il ne bogue quasiment jamais.
Seul inconvénient du GPS Augustin, son logiciel ne couvre que l’Alsace. Quand
nous avons quitté la région Alsace pour entrer en Lorraine, le GPS Augustin s’est
mis en pause, mais ne m’a pas laissé en rade pour autant. Nous sommes repassés
en mode de secours (cartes routières) tout simplement.
GPS Augustin et moi
Nous sommes partis à 10h de Strasbourg, aussi tard,
jamais vu ça depuis le début du périple !
Strasbourg est une cité belle et
agréable à vivre !
Pour mon goût, il ne manque que la mer (ou un grand
lac) pour friser la perfection. Nous n’avons fait que des pistes cyclables pour
nous évader de la ville sans même nous en rendre compte, en pleine nature à l’ombre
des arbres et le long de charmants canaux. Près de 40 km au total avant de
récupérer des routes. Cigognes, hérons et autres oiseaux parfois à dix mètres,
un régal. Et tout plat, en plus.
Ensuite la route se redresse un peu, d’abord
dans les vignobles d’Alsace, puis dans les contreforts des Vosges, mais sans
être bien méchante.
Arrêt à Saverne pour une pause repas. Excellente pâtisserie
et restauration en centre ville. L’occasion d’entendre parler lorrain, à savoir
du français avec un fort accent, comme souvent en France. En Suisse ils
changent de langues d’une région à l’autre, nous d’accent, avouez que c’est
quand même plus simple pour tout le monde.
Avant de repartir avec nos bidons et nos ventres
bien remplis, la pâtissière qui est un peu forte, nous explique qu’elle aussi faisait du vélo
dans le temps, elle montait le Mont St Odile pour aller à la messe ! Quiconque
a déjà fait le Mont St Odile à vélo comprendra pourquoi presque plus personne
ne va à la messe…
Sortie de Saverne, longue bosse, nous doublons un autre
cycliste apparemment itinérant vu la taille de son sac à dos, qu’il porte sur
le dos ! Pour moi la place d’un sac à dos à vélo c’est sur le
porte-bagages ou alors tu n’as rapidement plus de dos. Il nous demande si c’est
encore loin Epinal. Etrange question, à laquelle nous sommes malheureusement
obligé de lui répondre : oui…
Nous pénétrons en Lorraine.
Je garde un bon souvenir de mes 3 ans en Lorraine,
pour mes études à Nancy, c’était il y a déjà longtemps. Pour un breton, la
Lorraine c’est trop loin de la mer. Non si je garde un bon souvenir de la
Lorraine, c’est pour les Lorrains, des gens chaleureux.
Pour Augustin et moi c’est l’heure de la séparation.
Mon guide a une belle condition physique parce que ce n’est pas son matériel
qui l’aide : un VTT qui couine, pas de chaussures vélo, pas de cuissard
vélo, pas de gants vélo, le casque quand même. Lui retourne à Saverne monter dans le train avec son vélo jusqu’à
Strasbourg. Moi je poursuis jusqu’à Saint Avold dans un paysage de céréales
moissonnées et de balles rondes de paille.
La route enchaîne les bosses, je ne croyais pas
monter autant pour gagner cette ville. Si la route se lève, le vent aussi et
vient me gratter la face. Autant dire qu’il me retarde et me fatigue, mais bon
c’est son droit. La température avoisine à peine les 30°, autant dire de la
fraîcheur après plus d’une dizaine de jours à plus de 35°.
A Saint Avold se trouve le plus grand cimetière
militaire Américain d’Europe pour les combattants des deux guerres mondiales. J’arrive
trop tard pour y faire un tour, non par morbidité mais par respect pour ces
hommes. J’avais déjà ressenti la même chose en 2010 en passant à Verdun et au
cimetière américain de Colleville sur mer, au-dessus d’Omaha Beach. La
trajectoire de ces jeunes hommes et leur fatale destinée me touchent. Jeunes héroïques d'époques pathétiques.
Quelques remerciements :
A Vanice et Augustin pour leur accueil au top.
A Augustin pour son humour, sa gentillesse et sa
débrouillardise.
A Hélène Gully, journaliste aux Dernières Nouvelles
d’Alsace (et son photographe) pour un bel instant éphémère dans un café face à
la cathédrale de Strasbourg et un article appelé à durer sur mon bureau :-)
A Olivia Fortin, journaliste au Républicain Lorrain
(et son photographe) à l’arrivée à Saint Avold.
Et sans oublier Nathan Conan, journaliste au
Dauphiné Libéré qui m’a envoyé en PDF, un article à paraitre dans son journal
suite à notre rencontre à Annecy, ça me parait déjà loin, que de kilomètres
parcourus et de beaux moments !
Bien joué Loïc, ils parlent plus de toi que de Froome.
RépondreSupprimerCourage et bonne route.
salut Alain et merci,
Supprimerle problème de Fromm Fromm, c'est qu'il ne fait pas le spectacle... :-)
Salut Loîc,
RépondreSupprimerJe ne t'ai pas suvi de quelques jours (Pb à régler en Auvergne) et pendant ce temps tu as fait un sacré bout de chemin;
Bravo pour tes connaissances linguistiques & bon courage pour traverser la France.
à bientôt,
merci Georges, à trop filer vers le nord, je vais finir par le perdre...
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