jeudi 23 juillet 2015

GPS Augustin


Etape 13 : Strasbourg – Saint Avold  128 km ; 970 m de dénivelé


Kilométrage depuis le départ : 1 817 km

Météo : Beau temps. T° entre 25 et 30° - Vent nul puis modéré défavorable l’après-midi.

Un jour en France, de l’Alsace à la Lorraine. Je viens de réaliser pourquoi je n’avais plus de problème de langue. Moi qui commençait à peine à parler l’étranger, et encore pas partout le même étranger ! Ce n’est pas grave, demain j’y retourne pour un deuxième stage d’immersion linguistique en mouvement.

Aujourd’hui réveil tardif, il faut dire que je dormais chez l’habitant. L’habitant, en l’occurrence mon ami Augustin, qui décidément ne néglige pas la qualité de service, m’accompagne sur les 90 premiers kilomètres de l’étape.

Connaissez-vous le GPS Garmin ? Les cyclistes évidemment. Très efficace, installé sous forme d’un petit boitier sur le guidon, il permet de rentrer son itinéraire du jour et de se faire guider sur le parcours. Je n’utilise pas de GPS, je préfère les cartes. Une carte ça vous parle. Elle vous dit, tiens je t’emmènerais bien par ici, là je te verrais bien passer par là, une carte c’est une émotion à venir. Et puis on comprend mieux où on est.

Mais vous ne connaissez pas le GPS Augustin. Aussi efficace que le Garmin, en plus il vous parle, vous fait bien rigoler, et explique les centres d’intérêts sur le parcours, enfin il ne bogue quasiment jamais. Seul inconvénient du GPS Augustin, son logiciel ne couvre que l’Alsace. Quand nous avons quitté la région Alsace pour entrer en Lorraine, le GPS Augustin s’est mis en pause, mais ne m’a pas laissé en rade pour autant. Nous sommes repassés en mode de secours (cartes routières) tout simplement.

GPS Augustin et moi

Nous sommes partis à 10h de Strasbourg, aussi tard, jamais vu ça depuis le début du périple ! 

Strasbourg est une cité belle et agréable à vivre ! 



Pour mon goût, il ne manque que la mer (ou un grand lac) pour friser la perfection. Nous n’avons fait que des pistes cyclables pour nous évader de la ville sans même nous en rendre compte, en pleine nature à l’ombre des arbres et le long de charmants canaux. Près de 40 km au total avant de récupérer des routes. Cigognes, hérons et autres oiseaux parfois à dix mètres, un régal. Et tout plat, en plus. 




Ensuite la route se redresse un peu, d’abord dans les vignobles d’Alsace, puis dans les contreforts des Vosges, mais sans être bien méchante.

Arrêt à Saverne pour une pause repas. Excellente pâtisserie et restauration en centre ville. L’occasion d’entendre parler lorrain, à savoir du français avec un fort accent, comme souvent en France. En Suisse ils changent de langues d’une région à l’autre, nous d’accent, avouez que c’est quand même plus simple pour tout le monde.
Avant de repartir avec nos bidons et nos ventres bien remplis, la pâtissière qui est un peu forte,  nous explique qu’elle aussi faisait du vélo dans le temps, elle montait le Mont St Odile pour aller à la messe ! Quiconque a déjà fait le Mont St Odile à vélo comprendra pourquoi presque plus personne ne va à la messe…

Sortie de Saverne, longue bosse, nous doublons un autre cycliste apparemment itinérant vu la taille de son sac à dos, qu’il porte sur le dos ! Pour moi la place d’un sac à dos à vélo c’est sur le porte-bagages ou alors tu n’as rapidement plus de dos. Il nous demande si c’est encore loin Epinal. Etrange question, à laquelle nous sommes malheureusement obligé de lui répondre : oui…

Nous pénétrons en Lorraine.
Je garde un bon souvenir de mes 3 ans en Lorraine, pour mes études à Nancy, c’était il y a déjà longtemps. Pour un breton, la Lorraine c’est trop loin de la mer. Non si je garde un bon souvenir de la Lorraine, c’est pour les Lorrains, des gens chaleureux.
Pour Augustin et moi c’est l’heure de la séparation. Mon guide a une belle condition physique parce que ce n’est pas son matériel qui l’aide : un VTT qui couine, pas de chaussures vélo, pas de cuissard vélo, pas de gants vélo, le casque quand même. Lui retourne à Saverne  monter dans le train avec son vélo jusqu’à Strasbourg. Moi je poursuis jusqu’à Saint Avold dans un paysage de céréales moissonnées et de balles rondes de paille.





La route enchaîne les bosses, je ne croyais pas monter autant pour gagner cette ville. Si la route se lève, le vent aussi et vient me gratter la face. Autant dire qu’il me retarde et me fatigue, mais bon c’est son droit. La température avoisine à peine les 30°, autant dire de la fraîcheur après plus d’une dizaine de jours à plus de 35°.



A Saint Avold se trouve le plus grand cimetière militaire Américain d’Europe pour les combattants des deux guerres mondiales. J’arrive trop tard pour y faire un tour, non par morbidité mais par respect pour ces hommes. J’avais déjà ressenti la même chose en 2010 en passant à Verdun et au cimetière américain de Colleville sur mer, au-dessus d’Omaha Beach. La trajectoire de ces jeunes hommes et leur fatale destinée me touchent. Jeunes héroïques d'époques pathétiques.

Je finis ma journée sous un beau ciel riche en nuages élégants. Restons sur cette image.







Quelques remerciements :

A Vanice et Augustin pour leur accueil au top.
A Augustin pour son humour, sa gentillesse et sa débrouillardise.
A Hélène Gully, journaliste aux Dernières Nouvelles d’Alsace (et son photographe) pour un bel instant éphémère dans un café face à la cathédrale de Strasbourg et un article appelé à durer sur mon bureau :-)
A Olivia Fortin, journaliste au Républicain Lorrain (et son photographe) à l’arrivée à Saint Avold.
Et sans oublier Nathan Conan, journaliste au Dauphiné Libéré qui m’a envoyé en PDF, un article à paraitre dans son journal suite à notre rencontre à Annecy, ça me parait déjà loin, que de kilomètres parcourus et de beaux moments !



4 commentaires:

  1. Bien joué Loïc, ils parlent plus de toi que de Froome.
    Courage et bonne route.

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    1. salut Alain et merci,
      le problème de Fromm Fromm, c'est qu'il ne fait pas le spectacle... :-)

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  2. Salut Loîc,
    Je ne t'ai pas suvi de quelques jours (Pb à régler en Auvergne) et pendant ce temps tu as fait un sacré bout de chemin;
    Bravo pour tes connaissances linguistiques & bon courage pour traverser la France.
    à bientôt,

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  3. merci Georges, à trop filer vers le nord, je vais finir par le perdre...

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