Etape 5 : Bourg
St Maurice – Mont Cenis 98 km, 2900
m de dénivelé.
Météo : beau temps. Température : vallées
34°, sommet de l’Iseran 23°. Vent fort dans la vallée de la Maurienne et pour
l’ascension du Mont Cenis.
Tout commence par la montée sur Val d’Isère. Une
trentaine de kilomètres plutôt pénibles à cause d’une circulation dense
d’autochtones pressés d’aller desservir Tignes et Val d’Isère. Après le col de
l’Iseran change de visage et nous offre enfin 17 km d’ascension en plus, cette
fois dans des panoramas magnifiques et au calme côté circulation. Montée jusqu’à
2 770 m donc, c’est le col le plus haut de France.
Restauration à Bonneval sur Arc dans la descente, et
là, le drame, mais j’en reparlerai plus tard…
La vallée de la Maurienne est brulante et ventée,
puis l’ascension du col du Mont Cenis amène un peu de fraîcheur mais toujours
beaucoup de vent : un long lacet avec Eole de face, un autre dans le dos.
Sommet du col à 2050 m.
Notre hôtel est perdu juste dessous le barrage du
lac du Mont Cenis (pourvu que ça tienne !) à 1900m d’altitude. L’hôtel
Malamot (une excellente adresse !) est un ancien bâtiment EDF datant de la
construction du barrage, reconverti en auberge. Pas de réseau téléphonique,
internet erratique (d’où l’absence de
résumé immédiat ?), ni télé dans les chambres, hôtel dépouillé, patron et
personnel très sympa qui occupe les lieux depuis près de 30 ans. Repas du soir
pantagruélique et succulent. Nous profitons de la montagne et d’une escale à
près de 2000 m d’altitude pour se refaire quelques globules rouges en plus.
Demain l’Italie !
Retour sur le drame du jour : Fabien n’a pas calé
à table mais dans le dernier col, monté au ralenti. J’ai mené l’enquête, avec
les méthodes utilisées lors des catastrophes aériennes où le moindre détail
compte. D’abord les faits : hier midi déjà, il m’inquiétait, galettes
complètes au sommet du col des Saisies. Le soir gros repas (excellent et
copieux) le jeune avait déjà commencé à abuser gravement. D’accord il me largue
dans les cols, mais à table je reste le leader incontesté. Aujourd’hui, Fabien commet une troisième erreur alimentaire
qu’il paie cash : un zombie dans l’ascension du Mont Cenis, trois
équipiers et une équipière obligés de décrocher pour l’attendre et de le
tracter jusqu’en haut du col. Pour un leader ça fait désordre ! Mais bon,
Nibali a des problèmes lui aussi…
Reconnaissons à Fabien qu’il était toujours devant
jusqu’ici, alors que Nibali…J
Revenons sur l’enquête : j’ai repris un à un
toute la liste de ce qu’il avait mangé entre hier soir et ce midi, un travail
de titan tellement il bouffe mais qui n’a pas été inutile, la conclusion
s’imposa rapidement, jugez plutôt.
Voici la liste des plats et autres ingrédients
consommés en 3 repas, vous allez
comprendre tout de suite le problème :
·
Du pain (beaucoup, même la mie)
·
Du fromage (énormément et de différentes
sortes)
·
De la charcuterie (l’équivalent d’un
sanglier entier)
·
Du porc en sauce avec des pâtes (en
complément de la charcuterie en entrée)
·
Des galettes complètes (fromage – œuf –
jambon pour les non Bretons)
·
Du fromage blanc enrichi avec de la
crème fraîche (en pré-dessert)
·
Un tiramisu (en dessert)
·
Des crêpes au chocolat avec chantilly
·
Un diabolo menthe
Et là j’ai tout compris. Si notre petit jeune si
sympa mais manquant encore d’expérience n’avançait plus dans le dernier col,
c’est à cause de…
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