vendredi 17 juillet 2015

Séparation à l'amiable

Etape 7 : Pinerolo – Col Agnel (partie collective)   plus de 3000 m de dénivelé.
            Poursuite en France sur Guillestre pour la meute des Rugissants. ( 170 km au total)
            Redescente en Italie sur Casteldelfino pour un loup solitaire. (101 km au total)

Météo : Chaleur dans la plaine du Pô et dans le 1e col, beau temps. – Température >  30°
Nuages, vent fort et brouillard au sommet du col Agnel – Température ressentie < 10°

Dernière étape collective aujourd’hui. Départ de Pinerolo pour 70 km de camion (c’est mon tour), j’ai donc « travaillé » à temps partiel aujourd’hui et effectué seulement 100 km (170 pour les Rugissants) mais j’ai pu faire les montées, c’est l’essentiel. Oui le cycliste est un grand malade, mais il ne souffre pas de sa maladie, ce n’est pas douloureux, par contre il n’y a aucun traitement ! Le cycliste se décarcasse dans l’effort et en rigole après…

Le 1er col est modeste par la taille mais très joli avec plein de petits lacets assez pentus dans les coteaux du Piémont. 


Fabien et Jean-Christophe


Le suivant c’est le col Agnel et lui n’est pas tendre du tout. Les dix derniers kilomètres sont saignants pour se hisser à 2 740 m (2e col de France après l’Iseran fait avant-hier). Au contraire de l’Iseran qui est très long mais plutôt doux, tout est relatif, l’Agnel est du genre brutal. Des passages à 14 % quand on est déjà au-delà de 2 000 m, on serait en droit de réclamer la bouteille à oxygène. Mais on n’a pas cela aux Rugissants. Pourtant du matos, on en trimballe !


                                                    Le col Agnel, versant Italien


Tout le monde arrive en haut du col, plus ou moins vite, la plupart à vélo mais certains en camion. Au sommet il fait un froid de canard, c’est la première fois qu’on se gèle dans un col de la semaine. 


                                                                   Faut se couvrir !


                                                          Nos routes se séparent...
                                                            

Comme il n’y a rien au sommet, à part la frontière matérialisée par une plaque et le Mont Viso qu’on devrait voir s’il n’était drapé dans les nuages, nous redescendons jusqu’au refuge côté France, situé 4 km en contre bas. Régis, isolé et à fond dans la descente ou mort de froid je ne sais pas,  rate le refuge et continue sa route. A l’heure où j’écris ces lignes, les recherches sont-elles toujours en cours ? Merci Georges d’apporter la réponse…

Il a beau être près de 16 heures au refuge à 2 580 m, le goûter n’a rien d’une collation. Ça bouffe un Rugissant, faut bien récupérer les calories que la chaleur, le froid, les efforts, les attaques dans les cols, nous enlèvent ! Mais je l’avoue j’ai parfois un peu honte, moi qui mange moins qu’un moineau qui mange pas… Bon j’avoue, il ne faut pas prendre cette image au pied de la lettre, je ne suis pas crédible...

Pour moi, retour au sommet du col (en camion, merci Christophe). Changement de vélo, je quitte « Jolly Jumper » Cannondale pour « Little big horse » Lapierre chargé comme une mule. Pour traduire j’échange un cheval de course contre un cheval de trait. Jolly Jumper fait 7,5 kg et ne supporte qu’un jockey sans chargement. Little big horse fait 15 kg, supporte son jockey de 73 kg et presque 15 kg de chargement. Un quintal en déplacement en somme…


Avec Jolly Jumper

Avec Little big horse (pour l'instant le sac à dos est...sur le dos (seulement 20 km de descente à faire)

Petite descente, les sensations changent mais les freins sont bons. Me voilà dans un gîte de montagne à Casteldelfino, accueil montagnard très sympa comme d’habitude.





Je voudrais terminer cette semaine collective par un grand bravo à :


Georges, le moins jeune mais la forme olympique, 68 ans et toujours bon mollet (pour les montées) et bon œil (pour les descentes rapides). L'élégance aussi sur son vélo. Chapeau bas, mais a-t-il vraiment du mérite puisqu’il est passionné, il connait absolument tout sur son sport !

Fabien, notre jeune de 30 ans, intenable dans les cols, il n’est pas que jeune c’est un excellent sportif, un organisateur hors pair et toujours souriant, et un formidable compagnon de route ! Royal dans un groupe.

Laure, notre féminine au sommet de son art vélocipédique, inusable et toujours dans les 3 ou 4 premiers dans les cols, souriante et charmante au dîner du soir comme si elle était juste allée faire une petite promenade de santé !

 Christophe, en plus de grimper les cols avec aisance est l’équipier rêvé toujours prêt à aider un camarade un peu à la ramasse. Ses compétences techniques inépuisables et son sens du collectif sont des atouts précieux pour le groupe.

Serge, l’homme capable de blaguer même quand la pente s’élève, gardant son sens de l’humour en toutes circonstances malgré des performances moyennes par rapport à son potentiel. Rappelle-toi ton éblouissante ascension du Galibier 2011 Sergio, ça va revenir, obligé !

 Jean-Luc, sobre et efficace, toujours présent jour après jour, comme si pour lui tout cela n’était qu’une banale routine, une petite virée !

Régis et son style inimitable, coriace à l’extrême, je ne vois pas qui d’autres pourrait supporter ses alternances accélérations-rétrogradages dans les cols. Pas moi en tout cas !

Patrice, toujours flegmatique et blagueur, même après 4 000 m de dénivelé. Descendeur kamikaze, pourvoyeur de barres énergétiques d’exception faites maison (Patrice est pâtissier), un chouette compagnon de route !

Jean-Christophe, dur au mal et fort en col, sauf le dernier jour (l’abus de bières de la veille ?). Animateur du soir aussi avec ses karaokés improvisés lors des transferts en vrac dans le camion pour aller manger en ville. De plus Roi du GPS Garmin embarqué sur le vélo !

Enfin bravo à Eliane, la femme de Jean-Luc, qui ne fait pas de vélo et qui a supporté 10 cyclistes, les a assisté et à fait mine de ne pas trop trouver pénibles leurs conversations en 52 x 12 ou en 40 x 28, oui, des histoires de braquets quoi !


Sacré semaine, quel bonheur ! L’aventure continue, en solo.


2 commentaires:

  1. Salut Loîc
    Oui rassure-toi on a bien retrouvé Régis qui s'était réfugié à Guillestre, il a dû confondre 4 km & 40 km...
    Merci pour tes résumés journaliers de notre aventure en commun décalés & plein d'humour. On continuera à les suivre dans ton voyage en solo.
    Merci pour tes bons mots & les photos d'hier.
    Bon voyage Européen, je prends soin de Jolly Jumper.
    A bientôt,
    Georges

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    1. merci Georges. Quelle semaine !
      Jolly Jumper n'est pas exigeant, un box et un peu d'avoine suffiront. :-)

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