Etape 12 : Neuhausen am Rheinfall - Strasbourg 148 km ; 1200 m de dénivelé
Kilométrage depuis le départ : 1 689 km
Météo : Grand beau puis orageux. T° autour de
30° - Vent modéré défavorable l’après-midi.
Aujourd’hui j’ai regagné la France. Temporairement,
pour 2 jours. Une étape entièrement en Allemagne, sauf les 10 premiers
kilomètres (en Suisse) et les 5 derniers en France.
Joli paysage vallonné pour les cinquante premiers kilomètres.
J’ai un peu galéré dans la forêt noire. D’abord des
routes extrêmement perdues où je me suis un peu … perdu.
Forêt noire, notez la piste cyclable sur la gauche, royal !
J’ai voulu faire le malin. Comme le parcours était
farci de côtes parfois sévères, je me suis dit un peu lâche et peut-être
fatigué ce matin après plusieurs jours intenses, essayons par là, ça devrait gagner 5 kilomètres.
Erreur ! J’ai voulu en quelque sorte quitter
mon road book (qui comportait des erreurs ceci dit) et naviguer avec l’aide des
étoiles. Comme je roule de jour, la seule étoile à ma disposition c’était le
soleil. Vu que le matin le soleil se lève à l’est, et que je devais tirer un
cap nord-ouest, je me suis dit facile, une simple estimation d’angle suffira
pour me diriger.
Erreur ! Au bout de dix sept tournants, je ne
savais plus où j’étais ni surtout où j’allais.
Alors j’ai voulu essayer les mousses. J’avais vu ça
dans une émission de survie à la télé. Les mousses poussent sur le tronc des
arbres plutôt côté nord, c’est plus frais et humide, elles aiment bien, les
mousses.
Erreur ! Y’avait de la mousse de partout sur
les arbres. ça doit être humide partout en Forêt noire, je ne vois que ça.
Alors je suis revenu aux méthodes traditionnelles :
demander mon chemin aux habitants du coin.
Erreur ! D’abord il y a très peu d’habitants.
Ensuite, dans ces jolis petits villages bénis des Vieux (oui tous les jeunes
sont partis à la ville…), personne ne parle français, ni anglais, ni mon suisse
à moi. Ici c’est Allemand ou rien. Donc pour moi ce fut… rien ou pas grand-chose
vu que mon allemand se limite à « guten tag », « aufwidersen » (je suis plus à l'aise pour écrire Liechtenstein),
« ich liebe dich » (inutile pour demander son chemin), « ich
bein an Berliner » (tout aussi incongru). Je ne sais même pas dire droite
et gauche alors pour se faire indiquer son chemin, c’est coton. Et là, après un
grand moment de solitude, je me suis dit que le premier homme qui avait eu l’idée
de parler une autre langue que son voisin, surement pour se faire remarquer,
avait commis une sacrée boulette !
Enfin, avec patience et un peu de langage des
signes, on dégage un minimum de compréhension. Avantage, je n’ai pas fait de
kilomètres en trop, inconvénient, j’ai perdu beaucoup de temps. Je me suis même
fait rattraper par l’orage (rapidement passé), la première pluie sur ce tour,
au 12e jour.
Vers la fin de l’étape, une descente vertigineuse,
on peut dire que la Forêt noire allemande et sa cousine française des Vosges
(où je fais un petit tour demain) sont des moyennes montagnes (un peu au-delà
de 1 000 m) mais qu’elles réservent quelques surprises.
Ensuite le fossé Rhénan, je traverse le Rhin pour
gagner Strasbourg à l’arrivée.
Echange très sympathique avec une jeune et
charmante journaliste du quotidien Les Dernières Nouvelles d’Alsace dans un
café devant la cathédrale de Strasbourg, qui comme chacun sait n’a qu’une seule
flèche.
Et puis mon guide local, Augustin (c'est un immigré Provençal ;-)) arrive, à vélo bien sûr, tout est fait pour les cyclistes ici.
Ce soir je dors chez l’habitant, Augustin et Vanize,
des amis buveurs de bières, installés à Strasbourg. Excellent accueil, je recommande cet hôtel, ah
non mince, ce n’est pas un hôtel…
Et demain me direz-vous ? Tranquillou o païs.
Au niveau de la langue, ce sera plus simple…
Tes hôtes ont l'air très sympathique. Si ils ont assez de place chez eux on peut repasser l'été prochain avec tous les rugissants ;o)
RépondreSupprimerAh oui, bonne idée ! ;-)
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