Etape 17 : Arnhem (Pays-Bas) – Amsterdam (Pays-Bas) 136 km ; 400 m de dénivelé
Kilométrage depuis le départ : 2 416 km
Météo : Temps épouvantable. Trombes d’eau et vent
contraire déchaîné. (tempête !) Température : 16° à Amsterdam. Des pointes de canicule jusqu'à 17° sur le parcours...
Il faisait un temps à ne pas mettre un cycliste
dehors aujourd’hui. Ça tombait mal, j’avais un truc à faire. Aller à Amsterdam,
le point cardinal nord de mon parcours européen (l’est c’est fait :
Bregenz en Autriche). Le prochain ce sera l’ouest avec Plymouth en Angleterre,
et le dernier le sud évidemment avec Aix en Provence. Oui, il y a 4 points
cardinaux. Ça surprend toujours un sudiste, pour lui il n’y en a que deux :
le sud et le nord. Quand je suis arrivé de Bretagne pour m’installer en
Provence il y a un peu plus de vingt ans, j’ai dit que je venais de l’ouest. Pour eux c’est le nord. Il y a le
sud qui va de Marseille à Avignon, et tout le reste, c’est le nord.
Ce jour j’étais au nord du nord, très au-dessus
de Montélimar… Selon le calendrier c’est l’été mais tout le monde avait la tenue
d’hiver.
Pourtant je m’étais levé plein d’entrain pour une étape qui ne
devait être qu’une formalité. Ça c’était le projet, quand j’ai conçu le
parcours…
Pensez donc, 115 km, tout plat, une étape de repos
ou presque.
Au moment de partir, je recherche le soleil histoire
de m’orienter nord. Y’en avait pas…
Je n’ai pas vu non plus les mousses sur les arbres,
j’étais logé au centre ville, c'est rare. Je vois un vol d’oies sauvages,
comme je m’y connais un peu en migration de ces bestioles, je me dis ça doit
être par là. Et c’était par là pour une fois.
Images du parc naturel de Haute Veluwe:
l'arbre est penché, le cycliste aussi
Dès le kilomètre 5, je rentre dans ce qu’il faut
bien appeler une pépite (même sous la flotte), le parc naturel de Haute Veluwe.
Je devais le parcourir du sud au nord, soit 15 km et en ressortir au kilomètre
20 à Otterlo. Comme prévu, j’en sors, …au kilomètre 30. Et je ne peux pas dire
que je me suis perdu tellement j’étais bien dans ce parc. Il se visite en vélo,
il n’y a que des pistes cyclables, ou à pied mais c’est un peu grand. Des vélos
sont mis à disposition à l’entrée, mais j’en avais un sur moi, pas besoin. J’ai
croisé trois personnes en tout et pour tout, des fêlés comme moi.
Après la sortie du parc, j’ai senti que la nature n’allait
pas être tendre. Déjà qu’elle n’était pas commode ! Des conditions
dantesques. Et encore je ne suis pas sûr que Dante soit venu jusqu’ici. Des
trombes d’eau, un vent de chien, et le tout en pleine poire. Alors là j’ai dit :
« y’a de l’abus ! Ça recommence comme dans les Ardennes belges. »
Mais non, ce fût vite…pire. La Hollande c’est vert, mais il y a une raison. Les
gazons des jardins sont élégants jusque dans leurs moindres brins, mais tout s’explique. Et puis dans les Ardennes, il y a des forêts qui abritent du vent, alors que dans les polders...
trop vert pour être honnête...
le pays doit leur manquer...
le cou du signe indique le sens du vent...
Mon poncho a fait un travail magnifique, me gardant tout le haut du corps au
sec. Pour le bas c’est un peu la piscine, mais du coup j’ai l’impression d’être
dans le petit bassin, j’ai pied à partir du nombril. Et puis là j’ai trouvé une
nouvelle utilité à ma casquette, jamais vu ça ! Je la mets par-dessus la
capuche du poncho et sous le casque et ça me fait un magnifique écran pour
protéger les yeux. Au moins je vois la route…
Mais voir la route quand on n’avance pas, est-ce une
si bonne idée ? Dans les polders sans aucune protection le vent me scotche
à la route, on dirait qu’il veut m’incruster au bitume. Je bats des records de
lenteur, 10 à 12 km/h maxi, ça me rappelle le mistral déchaîné mais en pire.
Du coup j'analyse la situation posément.
il ne m'a pas aidé lui
Même les ponts se dressent sur mon passage, c'est un complot !
Je
passe quand même, et arrive à Nijkerk. Une ville sur mon parcours mais sans
intérêt particulier, je peux en parler, j’en ai fait deux fois le tour avant de
sortir dans la bonne direction, malgré l’aide des autochtones. A ce propos, les
Hollandais sont extrêmement aimables, je crois que nous Français aurions des
leçons à prendre. Bon je finis par en sortir, encore 10 km de rab, ça fait 20
depuis le départ. Je repars dans les polders et je n’avance toujours pas.
Je passe par Naarden, très joli village fortifié
entouré de douves, sympa à vélo mais l’idéal c’est le drône pour le découvrir.
Je n’ai pas ça dans le paquetage.
Puis un très joli château...
J’arrive enfin à Amsterdam.
Je pensais y être pour
le sandwich au hareng, la gaufre et le café, vers 13h30 selon mes estimations
lors de la confection du parcours, il y a quelques mois.
Presque, il est 17h, je n'ai plus qu'à foncer direct chez la pâtissière…
Visite à vélo, heureusement, je suis déjà venu, ça aide pour les photos. Un monde fou, des cyclistes partout alors que je n'en avais pas vu de la journée à cause du temps. Oui à Amsterdam il ne pleut plus, mais le vent est toujours déchaîné. D'ailleurs les stigmates de la tempête commencée avant hier sont bien visibles, plein de branches arrachées et quelques arbres déracinés.
Pour survivre à Amsterdam, faut être une araignée. Je m'explique, faut huit yeux ! Et encore, pas sûr que cela suffise toujours. Je me place au mieux dans la circulation vélo, je veux enfin flâner un peu mais le cycliste d'Amsterdam est du genre pressé. Y compris les filles. Avec mes barres au bout du guidon, j'ai failli en embrocher plus d'un...
Images d'Amsterdam:
Je
loge à Amstelveen, à 10 km au sud. La banlieue quoi. Mais branchée. Je couche au-dessus du bar, j'ai la musique gratuite dans la chambre. Mais jusqu'à quelle heure ?
Demain cap sud ouest, pile poil face au vent,
prévu presque aussi fort. Ah oui la pluie est annoncée de la partie également. Comme l’étape
fait 175 km, j’ai prévenu l’hôtel de Vlissingen (extrémité sud de la Hollande,
sur la côte, par la route des digues du sud, en Zeeland, dans le coin où était le tour de
France dans la 2e étape) que
j’arriverai vers 3 heures du matin. Comme ça ne les arrangeait pas trop, j’ai
prévu autre chose.
En fait, il est matériellement impossible que j’arrive
à vélo à Vlissingen en partant d’Amsterdam en un jour avec de telles conditions
atmosphériques. Il me faudrait 15 heures de vélo à la vitesse d’aujourd’hui…
Réunion de crise avec Little big horse. Il est du
même avis que moi. Faut supprimer une partie de l’étape. Donc demain c’est 10
km de vélo pour gagner la gare d’Amsterdam puis transfert en train jusqu’à
Rotterdam. J’économise 60 bornes. De là je repars à vélo, il reste encore 105
bornes, dont une vingtaine sur les fameuses digues au large, on verra si ça
passe. Sinon on improvisera…
Je ne sais pas pourquoi, je ne la sens pas bien l’étape
de demain, même raccourcie.
Les Pays-Bas c’est beau, mais j’aurais dû venir en
été.
Et demain ? Je ne sais pas, mais y'a des jours, faut avoir de l'humour pour faire ça !
Rappel du parcours dans l'article "les parcours" du mois de juin
Oui, bon le NORD, c'est pas drôle.
RépondreSupprimerPique au SUD...
c'est fait, non sans mal, le nord ne voulait pas que je le quitte !
SupprimerJ'espère que tu tiens le coup ! Bientôt les côtes d'Angleterre, te trompes pas de côté !!
RépondreSupprimerhier c'était dur, aujourd'hui c'était...pire.
SupprimerAujourd'hui je me suis déjà entraîné à rouler à gauche, à cause du vent...
:-)
Une bonne pâtisserie et hop c'est reparti ...
RépondreSupprimerUne astuce pour Little big horse:
Comment ne pas prendre dans le visage l'eau de la roue avant du vélo .... Il faut simplement placer légèrement au dessus de ta gourde un rectangle de plastique ou un carton afin de stopper les projections d'eau de la roue. Cela peut se nommer une bavette !
Même pas eu le temps de manger ce soir, arrivé à 21h ! Un vent dingue !
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