lundi 20 juillet 2015

D'une Suisse à l'autre


Etape 10 :  Bellinzona – Chur  141 km ;  2920 m de dénivelé


Kilométrage depuis le départ : 1 356 km

Météo : Grand beau. Chaud,  > 30° dans les vallées, >20 en haut du col à 2000m d’altitude. Vent modéré contraire, fort à l’arrivée à Chur (effet de foehn).

Après cette étape entièrement Suisse, je me suis dit : faut simplifier la Suisse ! Rattacher à l’Italie, l’Allemagne et la France. Pour les Romanches, je ne sais pas, on peut les garder en paradis fiscal. La Suisse a un problème : en Suisse italienne, ils ne parlent qu’italien, en Suisse Allemande, qu’allemand, en Suisse française je suis moins dérangé. 

Je quitte Bellinzona, je commence à peine à parler italien, je gravis un col, difficile en plus, je redescend, ils parlent allemand ! Très perturbant. 

A 20 km de l’arrivée, je demande la direction de Chur car j’ai dû modifier un peu mon itinéraire 2 fois à cause de tunnels interdits aux cyclistes. La première fois, la dame me dit « Chur », connait pas. Je lui réponds que c’est pourtant tout proche, lui montre le nom et elle me sourit en disant. Ah oui, on dit pas « Chur » mais « iure ». 10 km plus loin, une autre encore étonné par ma prononciation me dit :
Ah oui, on dit pas « iure » mais « sioure ». Bon alors écoutez, vous l’appelez comme vous voulez votre bled, « sciure » si ça vous fait plaisir, mais vous m’indiquez où c’est ! 
C’est bizarre comme ce pays est cloisonné linguistiquement.

Mais bon, à part ça ? Du fun, beaucoup, enfin pas tant que ça à cause d’un foehn chaud et facial qui m’a bien compliqué la tâche en fin d’étape, transformant des faux plats descendants en faux plats montants.

En plat principal le col de Luckmanier (ou Passo di Lucomagno côté Suisse italienne, ou Luckmanierpass côté suisse alémanique). Un col assez difficile, très régulier en pente, jamais dans le dur mais toujours en prise. A 25 km du sommet, je me suis dit, à midi ça devrait être bon. 10 km plus loin, j’ai révisé ma prévision pour 12h30. A 10 km du sommet je pensais y être à 13h. Et donc à 13h30 je franchissais le sommet.




A la sortie d’un village dans la montée, il y a de longs lacets. Vous partez donc dans une direction, puis au bout de quelques kilomètres vous revenez à votre point de départ (c’est le principe du lacet !), mais un cran au-dessus. Tous ces lacets, ça m’a mis à cran.

Spécial comme col, le Luckmanier, avec son sommet dans un tunnel de 1,6 km de long, moitié à la montée, moitié à la descente, et moi je fais comment pour la photo ? Jamais vu ça.
Bon j’ai fait des photos quand même, dans le tunnel…



Après dans la descente il y a des travaux en plusieurs endroits. Très peu de cyclistes, à cause des tunnels, ceux-là autorisés aux vélos, mais bon quand vous avez l’impression d’avoir le bruit d’un avion de chasse au décollage dès qu’un véhicule s’approche, c’est moyen. 



Je l’avais choisi pour des contingences d’itinéraires, mais il ne me laissera pas un souvenir impérissable. D’autant que ça y circule (voitures, camions) et vite. Et ils ne font pas trop d’efforts pour tenir compte des cyclistes côté distances de sécurité.

De beaux paysages dans la descente du col, ça compense:



Je savais qu’il y avait une deuxième grosse bosse (plus courte) avant l’arrivée. Erreur : c’est une rampe de 5 km, pratiquement droite, terrible, je n’en vois pas le bout ! La descente est aussi pentue, je monte à 74 km/h, Little big horse aurait pu faire mieux avec les 15 kg qui poussent aux fesses mais je décide d’en rester là. C’est moi le patron ! A noter la très pratique fourche avant blocable en roulant en tournant une molette. Dans les descentes la fourche permet une trajectoire avec une bonne marge de sécurité et dans les montées  on bloque la fourche pour éviter de perdre toute efficacité du pédalage par le phénomène de pompage.

Finalement j’arrive à Chur, petit hôtel avec douche commune pour l’étage, le personnel je n’ai vu que des jeunes femmes très sympa…et parlant un peu ou beaucoup le français.

Chur


Les news :

Tenez-moi informé car avec ces étapes à rallonge je ne sais pas si « Froom Froom » est toujours en tête du tour. Les étapes sont belles ? Y’a plus Jean-Paul Ollivier pour commenter les paysages, mais Eric Fottorino est bien aussi. D’ailleurs je vous recommande de lire son livre « Petit éloge de la bicyclette. » Epatant.

Et en Grèce, c’est le drachme ?

Comment va la bourse ? Non c’est pour savoir si j’ouvre un compte au Liechtenstein, j’y passe demain.


Pour terminer, la théorie de la relativité (restreinte ou générale, c’est vous qui voyez) vérifiée par une expérience cycliste incontestable :

Cette théorie élaborée par Albert Einstein, un des plus grands scientifiques de tous les temps, je ne vous apprends rien, dit que en gros le « temps » n’est pas une valeur absolue. Il peut se dilater, comme ma rate dans le col de Luckmanier. Je l’ai vérifié au cours de ce tour. Avec Jolly Jumper (mon vélo de route, fin et fougueux coursier) et au milieu des Rugissants, je montais les cols dans un temps restreint. Depuis que j’ai Little Big Horse et 15 kg de charge, dans les cols, le temps s’est dilaté !

Bon sur ce, à demain, j'ai 4 pays à visiter en 1 jour !   :-))

Ce soir, pour la première fois il tombe 3 gouttes, l'orage tonne et puis s'en va. Lui aussi est fatigué. 



2 commentaires:

  1. Mais t'es ou au Canada il y a les memes routes sans fin ...

    Bon courage et bonne route.
    Chrisotphe.

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    1. merci Christophe :-)
      Ton petit réglage de mon frein avant le dernier jour en commun, au poil !
      Par contre, je n'arrive pas à faire des roues arrière comme toi avec mon vélo. lol.

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