Etape 27: Poitiers - Aubusson 191 km Dénivelé: 1 570 m
Kilométrage depuis le départ: 3 877 km
Beau temps très chaud - vent absent - température: 35° dans le Limousin
Une longue étape de presque 200 kilomètres entre Poitou et Limousin. D'ailleurs hier je me disais que j'avais posé mes roues dans 4 départements le même jour (Loire-Atlantique - Vendée - Deux Sèvres - Vienne) alors que 2 semaines plus tôt j'arrivais à le faire dans 4 pays ( Suisse - Liechtenstein - Autriche - Allemagne). Oui la France est un grand pays, la traverser en diagonale en 7 jours sur 1200 km demande d'allonger la foulée. J'aurais préféré le faire en 8 jours, mais il n'y a pas de bateau tous les jours entre Plymouth et Roscoff.
Donc aujourd'hui fut la plus longue étape du périple. Avec un bon plat de côtes au menu. Et la chaleur. Mais aucun vent, il a préféré ne pas se lever.
Je suis passé par des petites villes très jolies, notamment Montmorillon (cité du livre et de l'édition), et à un degré nettement moindre Le Dorat et Aubusson (au patrimoine immatériel de l'Unesco pour la tapisserie)
Montmorillon
Le Dorat
Aubusson
Vous ne le savez peut-être pas, mais le Limousin, réputé pauvre, est la région qui compte le plus de limousines par habitant. Les voici:
vaches de la race Limousine
Attention, n'essayez pas de les traire celles-là, sinon le veau qui est à côté va faire la gueule...
Qu'ai je vu d'autre ?
un dolmen isolé, je me suis dit qu'il pourrait me servir d'abri pour la nuit...
du tournesol, beaucoup...
un vélo bizarre (le tour du Limousin démarre de ce village fin août)
J'ai peu mangé (enfin faut décrypter me connaissant), au grand dam de la pâtissière. Elle m'a dit:
"C'est tout ce que vous prenez ? Chez les autres vous preniez plus..."
Alors j'ai pris un gâteau de plus pour être poli.
Je cheminais agréablement, la plupart du temps à l'isolement sur de toutes petites routes du Limousin, prélude de la moyenne montagne de demain avec la traversée du Massif Central. Enfin agréablement, j'avais les dessous de pied qui chauffaient un peu, j'ai du m'arrêter un petit quart d'heure pour déchausser et ventiler. J'ai failli m'endormir. Oui je manque un peu de sommeil, et chaque jour vers 14h j'ai le niveau d'attention qui baisse. Alors je mets le régulateur de vitesse, mais je ne dors pas d'un bon sommeil, trop fractionné, faut se réveiller toutes les 3 secondes pour éviter le fossé.
Les fessiers vont bien par contre, j'ai eu trois jours d'adaptation un peu délicats il y a trois semaines lors du changement de vélo, mais maintenant c'est bon, mes fesses se sont habituées au nouveau moule.
Les lèvres par contre se sont crevassées, le cerveau s'est atrophié, ça c'est à cause du casque, je ne devrais pas le garder pour dormir.
L'estomac se régale de tout ce qu'il voit circuler, et il en voit.
Enfin je n'ai pas eu de crampes depuis le départ.
Mais revenons au décor: le contraste était marqué entre les deux régions traversées. Au Poitou, on relie en général deux villages par une seule longue ligne droite, il faut dire que les côteaux sont peu escarpés. Pas du tout ça dans le Limousin: ça tournicote, monte et descend tout le temps.
Je profitais de cette très longue étape pour tirer un premier bilan de ce tour, demain je franchis le cap des 4 000 bornes. Une expérience formidable, le collectif de la première semaine puis la plongée individuelle, tous ces pays traversés ! Bien sûr seulement effleurés pour certains mais voici ce que j'en ai retenu.
L'Italie du Piémont vaut par ses cols et son merveilleux lac Majeur, mais la plaine du Pô est franchement triste.
J'ai aimé la Suisse, car la haute montagne en été à vélo, je m'y sens toujours bien. Par contre je n'ai rien compris à la langue, compliqué le Suisse...
Le Liechtenstein on en a vite fait le tour mais c'est joli.
L'Autriche je n'ai pu que l'effleurer. Le magnifique Tyrol me tendait les bras, mais il fallait faire des choix sur un mois et à vélo.
L'Allemagne du lac de Constance et de la Forêt Noire est très recommandable, en fait, suivre le Rhin est une excellente idée.
La France est belle quasiment partout, et d'une telle diversité, un des plus beaux pays du monde c'est indiscutable.
Le Luxembourg, à part pour placer son argent, je ne vois pas l'intérêt. Ce pays m'a laissé froid.
La Belgique Wallonne ce fut la tempête, difficile de l'apprécier dans ces conditions, et la Belgique des Flandres c'est quelconque, exceptée la splendide ville de Bruges.
les Pays Bas sont un formidable pays où tout est fait pour le vélo et les gens charmants, on s'y sent extrêmement bien. Je n'ai pas fait un kilomètre sur les routes, tout en piste cyclable ! Mais j'en ai bavé avec la pluie (un jour) et le vent déchaîné (2 jours), pas près de l'oublier. Mais je suis fier d'avoir fait du vélo dans la belle Amsterdam avec...mon vélo, venu à vélo !
L'Angleterre dans sa côte sud est très agréable. Le pays comme ses habitants d'ailleurs. Je ne comprends pas qu'on se soit foutu sur la gueule souvent au cours de l'histoire avec nos cousins British, franchement je les adore. Mais les routes anglaises ont des montées qui mutilent les jambes ! Circuler à gauche n'est pas un problème, mais les routes sont très dangereuses pour les cyclistes.
Voilà, ça fait dix !
Et côté incidents mécaniques ? On fera le bilan à la fin, mais pour l'instant ça baigne. J'avais crevé 7 fois en 30 jours lors de mon tour de la France 2010, là j'en suis à zéro... Il faut dire que je n'ai pas lésiné au niveau des pneus cette fois-ci, des vrais pneus de VTT en taille mais en version "slick" pour un meilleur rendement sur route. Ceci dit certains jours avec les gros pneus et le chargement, j'ai vraiment l'impression de conduire un camion et... les accélérations qui vont avec.
A j'oubliais. Concert Hard Rock sous mes fenêtres ce soir à Aubusson, non mais je te jure ! Je vais encore aggraver ma dette, de sommeil...
Et demain:
Au coeur du Massif Central, je traverse entre Puy de Dôme au nord et Mont Dore au sud.
Détail du parcours : tous les parcours dans l’article « Mes parcours » du mois de juin
Remerciements:
A moi-même, pour avoir bien géré cette longue étape en la prenant village par village sans penser au nombre de kilomètres restant à faire.
Demande :
Je crois que demain tu vas ressortir le poncho ! Chez les parents de Serge il y a une bonne table d'hôte au Puy. Si tu croises Serge qui doit être en pleine préparation physique, laisse lui le temps de prendre ta roue ;o)
RépondreSupprimerSi je croise Serge demain, je ne pourrai guère faire que de la figuration :-)
RépondreSupprimerA priori pas de pluie prévue aux heures où je passe, et 36° au meilleur (!) de la journée.