vendredi 7 août 2015

Corps à 37°, air à 39°, pour l'antépénultième !


Etape 28 : Aubusson – Brioude (Cohade)  153 km ; dénivelé : 1 760 m


Kilométrage depuis le départ : 4 030 km

Météo : Canicule, 39° à Issoire. Vent nul puis brise thermique l’après-midi, plutôt favorable.  


39°, jamais vu ça ! Puisque je me tue à vous dire d’arrêter de réchauffer la planète, vous n’êtes pas raisonnable !

Regardez, même les tournesols sont accablés de chaleur et courbent la tête:




Au menu, l’Auvergne, il faisait déjà 30 à 35° à mille mètres lors du passage du col de la Ventouse, non je ne suis pas resté collé mais j’aurais pu avec la chaleur et par endroit le goudron fondu. 




Dans la vallée, du côté d’Issoire, cela devait se révéler bien pire. 7 litres d’eau et de boissons diverses consommées sur 150 kilomètres, sans compter les aspersions renouvelées. J’ai donc beaucoup fréquenté les petits bars de campagne. Fallait ça !

La journée avait pourtant bien commencée. Eveil musculaire sur 5 kilomètres de montée, dès la sortie d’Aubusson… J’ai mouliné, fallait ça !

Cela m’a permis de gagner le plateau de Millevaches, je n’ai pas vérifié le nombre, j’ai fait confiance. Mille vaches, mais combien d’habitants ? Surement moins, très peu fréquenté la Creuse. Je me suis donc résigné à fêter mon 4 000e km sur le plateau dédié aux vaches, en compagnie de quelques compagnes bovines admiratives. En fait j'anticipais un peu, je n'ai franchi le cap des 4 000 qu'en fin d'étape, mais les vaches ne savent pas compter. De toute façon, elles ne peuvent pas regarder passer les trains, y’en a pas par ici, alors les cyclistes, ça occupe ! L’une m’a dit :
« Moi je fais trois pas pour brouter, ça me crève, je me couche deux heures pour ruminer ! »
Je lui ai répondu :
« Quelle vie trépidante ! Ce n’est pas un peu monotone comme activité ? »
Et vous savez ce qu’elle a osé me répondre :
« Et la tienne ? »

Du coup, je suis allé en voir une autre, plus sympa. Et on a trinqué, enfin surtout moi. Double rasade de mon bidon à ma santé, fallait ça !

Il y avait pas mal de montées, au cœur de la chaîne des Puys, mais sans pourcentages meurtriers. Un moment il faisait tellement chaud, je me suis dit que les volcans avaient dû se réveiller. Mais non, le Puy de Dôme était calme et ses enfants autour aussi. Il n’y a que Vulcania qui fume, mais ce n’était pas sur mon chemin…


chaîne des Puys. A droite le Puy de Dôme.



La fin fût la plus pénible paradoxalement, à cause d’une chaleur démente. Je me suis cru revenu en Italie dans la plaine du Pô il y a trois semaines, mais il semble que mon record de température sur ce tour soit battu aujourd’hui, à un degré près. Pas raisonnables ces Auvergnats. Du coup, aspersion d’eau et arrêt boisson aux bars sur la route, trois fois. Fallait ça !

Sur la route avec la chaleur, je voyais des mirages: des femmes nues au bord de la route qui m'acclamaient. Ne les cherchez pas sur la photo, les mirages ça sort pas bien en image...




Et là j’ai senti parfois des petites tensions entre le corps et l’esprit, comme une dualité au sein de moi-même. J’ai été le témoin d’échanges étonnants :

Le corps, 6h52 du matin, horaire de réveil : « t’es pas un peu fada ? Je te préviens, je ne me lève pas ! »
L’esprit : « c’est juste le premier pas qui coûte. »
Le corps : « non, les autres aussi… »
L’esprit : «  tu me dis ça tous les jours, et au fond, tu vois bien que ça passe. »

Le corps, 8h du matin, première côte, dès le départ : « Tu te fiches de ma gueule, c’est quoi ce parcours ? »
L’esprit, conciliant : « prends ton temps, on n’est pas pressés. »

Le corps, milieu de journée, toujours dans les côtes surchauffées : « Faudra pas venir te plaindre si ça coince… »
L’esprit, sûr de lui : « C’est là que je joue un rôle important ! »

L’esprit ne néglige pas non plus l’arme de la flatterie pour pousser le corps à avancer :

            « Tu as de belles jambes tu sais ! »

Et là, le corps préféra ne pas répondre et retourner à ses occupations.

Bien qu’ayant une approche différente sur l’activité du jour, ils étaient bien obligés de cohabiter…


Il est temps de vous dévoiler la courbe de températures (pour les étapes 29 et 30, ce sont les prévisions)


        Remarquez que le corps est resté stoïque face aux aléas climatiques.



Et demain ? 

Dilemme sur le choix du parcours. L’option directe mais truffée de voitures, où la bucolique mais plus longue de 20 km et avec plus de dénivelé. A ce stade, soyons fou, je l’étais déjà avant. Et puis je ne tiendrai pas avec le nez dans les bagnoles…

Rappel du parcours : tous les parcours dans l’article « Mes parcours » du mois de juin


Demande :

J’aimerais bien retravailler mes chroniques saisies au jour le jour de mon itinérance, alors si jamais vous avez un ami qui serait ami avec l’ami d’un éditeur, ça m’intéresse…

2 commentaires:

  1. J'ai toujours un jour de retard ! Allez c'est le dernier jour pour ton corps mais je pense que l'esprit en cherche d'autres .... challenges avec Little big horse ;o)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. oui, plus qu'une !
      En tout cas merci pour tous tes commentaires réguliers et plein d'humour, ça m'a fait très plaisir.

      Supprimer