lundi 10 août 2015

Le jour d'après...


Le jour d'après,

la grasse matinée pour la première fois, les jambes seraient bien allées se dégourdir...

J'ai dit: "partez de votre côté si vous voulez, moi je reste ici."


Le jour d'après,

c'est un peu l'âme dans le vague. Pour combler ça, j'ai pris mon vélo, je suis allé chercher le pain. Une étape de 1,5 km aller-retour, ça m'a fait du bien. De bonnes jambes dans la montée de l'aller...

J'ai donc croisé une nouvelle pâtissière dans la boulangerie. Mais ça n'était pas pareil, elle me connaissait déjà celle-ci. La pâtissière locale n'a pas la saveur de la pâtissière de voyage...

En revenant, j'entends une réflexion qui m'a surpris:
"Et alors, c'est déjà fini ?" m'ont dit mes jambes au retour.

J'étais gêné pour répondre, alors j'ai fait une promesse, je repartirai...en 2020. Si possible plus loin, plus longtemps et sur un mode différent, avec des temps de pause.


Vivement le jour d'après "le jour d'après", que tout rentre dans l'ordre.





dimanche 9 août 2015

une étape, une image

Etape 1:

4e en partant de la gauche, le départ dans un groupe du tonnerre

La première partie de l'aventure est collective, avec un camion d'assistance pour les bagages, le temps d'une semaine.


Etape 2:

Lac d'Annecy




Etape 3:

Un groupe en route au bord du lac Léman


Etape 4:

Le Mont Blanc, depuis le sommet du col des Aravis


Etape 5:

Christophe sait tout faire, même du hors piste !


Etape 6:

Le groupe en pause à Turin


Etape 7:

La séparation: à chacun sa route (je n'ai pas encore pris mon sac et changé de vélo...)


Etape 8:

38° dans la plaine du Pô, sans elle, point de salut !


Etape 9:

Lac Majeur, sa majesté est d'une beauté majeure !


Etape 10:

Sommet de l'étrange ? Non, sommet du col de Lukmanier, à 2000 m d'altitude, en Suisse
la fonction du tunnel est la protection contre les avalanches


Etape 11:

Les chutes du Rhin - frontière Suisso-Allemande


Etape 12:

Augustin et moi devant la cathédrale de Strasbourg


Etape 13:

Sur les routes d'Alsace et de Lorraine


Etape 14:

Un compagnon peu bavard...


Etape 15:

Le traité, c'est ici, le maltraité c'est moi à cause d'une météo épouvantable sur l'étape.


Etape 16:

Muriel, ma guide hollandaise de fin d'étape pour rejoindre Arnhem


Etape 17:

le point Nord est atteint, Amsterdam, non sans difficulté à cause du vent !


Etape 18:

Les digues à la mer de Hollande, ce jour-là, entre le vent et moi, c'est la lutte à mort !


Etape 19:

Oh la belle Bruges !


Etape 20:

La fête foraine sur la mer...


Etape 21:

Pas de doute, nous sommes en Angleterre.


Etape 22:

British, 90 ans, et toujours cycliste. Respect !


Etape 23:

Un pourcentage qui passe mal !


Etape 24:

Alignement presque parfait...


Etape 25:

Sautron, près de Nantes, retour aux sources...


Etape 26:

Poitiers


Etape 27:

Montmorillon


Etape 28:

Le Puy de Dôme


Etape 29:

Parc naturel régional de Haute Ardèche


Etape 30:

Grignan




Et pour finir:

Sur le toit de l'Europe, photo au sommet du col de l'Iseran, à presque 2 800 mètres d'altitude, c'était lors de la première semaine





Retour au bercail !


Etape 30:   Montélimar - Aix en Provence:   161 km   -   Dénivelé: 950 m


Kilométrage final: 4 384 km


Météo: beau temps, vent faible à modéré favorable, température à Aix en Provence: 31°


 Il fallait bien finir un jour, c'était aujourd'hui ! Le vent a poursuivi sa rédemption, en soufflant légèrement mais du bon côté.

Comme l'hôtel de Montélimar où je logeais était  assez sinistre, je n'ai pas été fâché de le quitter, vers 9 heures quand même, c'était dimanche.

Échappée par de jolies petites routes de la Drôme. Je suis un temps 3 cyclistes du dimanche dont l'allure me convient. Mais l'un deux se fait piéger par le goudron qui marque une déclivité avec le fossé. La belle gamelle, derrière un de ses copains et moi évitons de justesse la chute collective. On prend de ses nouvelles, quelques belles contusions mais ça va. Au bout de dix minutes, je repars, seul...

Une bonne montée pour passer de Drôme en Vaucluse, avant de dévaler sur le magnifique village de Grignan et son château.

Grignan



Ensuite le Mont Ventoux apparaît déjà au loin, puis s'efface dans une brume de chaleur, de toute façon il sait que je n'irai pas le titiller en passant. Les côteaux couverts de vignes de Vacqueyras et à deux encablures Gigondas me suffiront. Ensuite, plus grand chose à se mettre sous la dent d'excitant, je contourne Carpentras, file sur Cavaillon sans prendre de melon, je l'ai déjà.  ;-)

Je passe une dernière fois chez la pâtissière, nous nous faisons des adieux émouvants et nous promettons de rester en contact, comme ces amours adolescentes qui s'évanouissent avec l'été qui s'en va. On s'en jette une dernière (tarte) pour la route, je remonte le cœur gros sur mon vélo, elle sanglote devant sa charlotte aux fraises. Ainsi va la vie, faite de toutes ces petites rencontres éphémères qui furent mon lot quotidien. Une vie en errance, pour explorer un petit bout de monde à la force musculaire.

Little Big Horse finit fort. Pas une crevaison, pas un souci, un gonflage de pneu arrière dans tout le tour, deux nettoyages et graissages après intempéries, c'est tout ! Droit et fidèle jour après jour.
On se remémore tout ce qui a été fait ensemble, deux traversées des Pyrénées et des Alpes, un tour de la France et maintenant cette escapade européenne.

On pense beaucoup, surtout le dernier jour.

L'après-midi j'aborde des routes que je connais par cœur et regagne Aix en Provence par Mallemort, Lambesc, et Saint Cannat.

Lambesc


16h52, à la Rotonde, photo finish:





Mais c'est un sentiment bien particulier, je suis allé à Amsterdam à vélo et j'en suis revenu ! Pas d'Amsterdam bien sûr, une très belle cité. Pas du vélo non plus, un très beau sport, qui te pousse à tes limites, te confronte à la valeur de l'effort, et le tout dans des paysages choisis et la plupart du temps d'une beauté exceptionnelle.

Je termine dans une bonne forme, on est loin de l'épuisement, le corps ne s'use que si on ne s'en sert pas.

Dans ma tête j'ai 25 ans (oui c'est 52 à l'envers...), mes fils vont bientôt me rattraper...  :-))

ça va être un sentiment bizarre demain de ne pas faire de vélo...


A l'arrivée Little Big Horse et moi nous sommes salués. Avec respect. Lui est retourné au garage, moi à une vie normale. Quelle aventure !

Little Big Horse enfin au repos

Et moi j'ai un physique maintenant ! J'ai dû rouler un peu nu sur certaines étapes, pour parfaire mon bronzage, je me demande si ce n'est pas ça qui a ému la pâtissière...
Là c'est au bord du lac de Constance, juste après le bain.



A la question, pourquoi as-tu fait ça ? la réponse est simple:

parce qu'on a qu'une vie !

Merci à tous ceux qui m'ont suivi, sur la route ou sur le blog.

Carpe diem.

Loïc


Et demain ? désolé, y'a pas de demain.

Tous les parcours faits dans l’article « Mes parcours » du mois de juin


Demande :

J’aimerais bien retravailler mes chroniques saisies au jour le jour de mon itinérance, alors si jamais vous avez un ami qui serait ami avec l’ami d’un éditeur, ça m’intéresse…


samedi 8 août 2015

Le vent a payé sa dette !


Etape 29:   Brioude - Montélimar   193 km   -   Dénivelé: 2 400 m


Kilométrage depuis le départ:    4 223 km

Météo: temps orageux - quelques averses - vent modéré puis fort favorable - t° variable de 20 à 30°.


Le vent a donc payé sa dette. Après m'avoir secoué avec son alliée la pluie dans les Ardennes Belges, puis entre Arnhem et Amsterdam, il s'était carrément déchaîné entre Rotterdam et Vlissingem. En Angleterre il était revenu à la charge, mais manquait d'ardeur. Et aujourd'hui il a soufflé de plus en plus fort dans mon dos, me permettant de faire la plus longue étape (itinéraire alternatif de 193 km) avec un atout majeur.
Je suis arrivé à Montélimar avec deux heures d'avance sur mon horaire le plus optimiste !

Une étape redoutée et qui s'est finalement très bien passée car les jambes étaient excellentes et j'ai réussi à slalomer entre les nuages avec une belle réussite.

60 premiers kilomètres un peu pénibles car sur nationale fréquentée et une queue d'orage au départ, puis un premier col à plus de 1 000 m.




Mais après, aux environs du Puy en Velay, adieu la nationale et bonjour aux belles départementales. J'aime les routes départementales. Rien de tel pour se rendre compte à quel point la France est un beau pays. Entre route des sucs (volcaniques) à proximité de la source de la Loire (Mont Gerbier de jonc), on passe progressivement de la Haute Loire à l'Ardèche.





Ligne de partage des eaux à la clé, j'espère que la répartition est équitable entre Méditerranée et Atlantique mais je crois quand même que l'Atlantique a tiré la meilleure part.

Un nouveau col de franchit:



Après je n'ai pas vu passer les kilomètres (il en restait 75), c'était magnifique et ça descendait presque tout le temps. Et le vent poussait...

Demain, c'est la dernière !
Le kilométrage prévu au départ sera bien respecté 4 380 km réels pour 4 440 prévus, manque le trajet en train entre Amsterdam et Rotterdam le jour de vent déchaîné.

Mais je n'en veux pas au vent, on s'est réconcilié aujourd'hui.


vendredi 7 août 2015

Corps à 37°, air à 39°, pour l'antépénultième !


Etape 28 : Aubusson – Brioude (Cohade)  153 km ; dénivelé : 1 760 m


Kilométrage depuis le départ : 4 030 km

Météo : Canicule, 39° à Issoire. Vent nul puis brise thermique l’après-midi, plutôt favorable.  


39°, jamais vu ça ! Puisque je me tue à vous dire d’arrêter de réchauffer la planète, vous n’êtes pas raisonnable !

Regardez, même les tournesols sont accablés de chaleur et courbent la tête:




Au menu, l’Auvergne, il faisait déjà 30 à 35° à mille mètres lors du passage du col de la Ventouse, non je ne suis pas resté collé mais j’aurais pu avec la chaleur et par endroit le goudron fondu. 




Dans la vallée, du côté d’Issoire, cela devait se révéler bien pire. 7 litres d’eau et de boissons diverses consommées sur 150 kilomètres, sans compter les aspersions renouvelées. J’ai donc beaucoup fréquenté les petits bars de campagne. Fallait ça !

La journée avait pourtant bien commencée. Eveil musculaire sur 5 kilomètres de montée, dès la sortie d’Aubusson… J’ai mouliné, fallait ça !

Cela m’a permis de gagner le plateau de Millevaches, je n’ai pas vérifié le nombre, j’ai fait confiance. Mille vaches, mais combien d’habitants ? Surement moins, très peu fréquenté la Creuse. Je me suis donc résigné à fêter mon 4 000e km sur le plateau dédié aux vaches, en compagnie de quelques compagnes bovines admiratives. En fait j'anticipais un peu, je n'ai franchi le cap des 4 000 qu'en fin d'étape, mais les vaches ne savent pas compter. De toute façon, elles ne peuvent pas regarder passer les trains, y’en a pas par ici, alors les cyclistes, ça occupe ! L’une m’a dit :
« Moi je fais trois pas pour brouter, ça me crève, je me couche deux heures pour ruminer ! »
Je lui ai répondu :
« Quelle vie trépidante ! Ce n’est pas un peu monotone comme activité ? »
Et vous savez ce qu’elle a osé me répondre :
« Et la tienne ? »

Du coup, je suis allé en voir une autre, plus sympa. Et on a trinqué, enfin surtout moi. Double rasade de mon bidon à ma santé, fallait ça !

Il y avait pas mal de montées, au cœur de la chaîne des Puys, mais sans pourcentages meurtriers. Un moment il faisait tellement chaud, je me suis dit que les volcans avaient dû se réveiller. Mais non, le Puy de Dôme était calme et ses enfants autour aussi. Il n’y a que Vulcania qui fume, mais ce n’était pas sur mon chemin…


chaîne des Puys. A droite le Puy de Dôme.



La fin fût la plus pénible paradoxalement, à cause d’une chaleur démente. Je me suis cru revenu en Italie dans la plaine du Pô il y a trois semaines, mais il semble que mon record de température sur ce tour soit battu aujourd’hui, à un degré près. Pas raisonnables ces Auvergnats. Du coup, aspersion d’eau et arrêt boisson aux bars sur la route, trois fois. Fallait ça !

Sur la route avec la chaleur, je voyais des mirages: des femmes nues au bord de la route qui m'acclamaient. Ne les cherchez pas sur la photo, les mirages ça sort pas bien en image...




Et là j’ai senti parfois des petites tensions entre le corps et l’esprit, comme une dualité au sein de moi-même. J’ai été le témoin d’échanges étonnants :

Le corps, 6h52 du matin, horaire de réveil : « t’es pas un peu fada ? Je te préviens, je ne me lève pas ! »
L’esprit : « c’est juste le premier pas qui coûte. »
Le corps : « non, les autres aussi… »
L’esprit : «  tu me dis ça tous les jours, et au fond, tu vois bien que ça passe. »

Le corps, 8h du matin, première côte, dès le départ : « Tu te fiches de ma gueule, c’est quoi ce parcours ? »
L’esprit, conciliant : « prends ton temps, on n’est pas pressés. »

Le corps, milieu de journée, toujours dans les côtes surchauffées : « Faudra pas venir te plaindre si ça coince… »
L’esprit, sûr de lui : « C’est là que je joue un rôle important ! »

L’esprit ne néglige pas non plus l’arme de la flatterie pour pousser le corps à avancer :

            « Tu as de belles jambes tu sais ! »

Et là, le corps préféra ne pas répondre et retourner à ses occupations.

Bien qu’ayant une approche différente sur l’activité du jour, ils étaient bien obligés de cohabiter…


Il est temps de vous dévoiler la courbe de températures (pour les étapes 29 et 30, ce sont les prévisions)


        Remarquez que le corps est resté stoïque face aux aléas climatiques.



Et demain ? 

Dilemme sur le choix du parcours. L’option directe mais truffée de voitures, où la bucolique mais plus longue de 20 km et avec plus de dénivelé. A ce stade, soyons fou, je l’étais déjà avant. Et puis je ne tiendrai pas avec le nez dans les bagnoles…

Rappel du parcours : tous les parcours dans l’article « Mes parcours » du mois de juin


Demande :

J’aimerais bien retravailler mes chroniques saisies au jour le jour de mon itinérance, alors si jamais vous avez un ami qui serait ami avec l’ami d’un éditeur, ça m’intéresse…